Ne se rattrape guère le temps
perdu.
Les êtres luttent ;
L'homme discourt, court, à sa
perte.
L'arbre pousse, les feuilles chutent,
Fane la verdure.
Seule la plante pieuse perdure.
Et l'homme pieu s'évertue,
A faire le bien sans relâche,
A s'orienter vers le futur,
A prier, à jeûner le jour,
à éviter que ne se casse
Ses œuvres si précieuses ;
Car au jour de juger les tâches,
Quand il s'agit de jauger les cœurs,
Malheur au panier percé ! Ô
insouciant, grand mal te fasse !
L'enfant joue, ainsi évolue ;
Et avant même qu'il ne le sache
son temps ci-bas est révolu.
Quand interrogé sur ses actes,
Quand a lieu la pesée des mœurs
Que le Tout-Puissant a voulu,
Seule l'âme pieuse a résolu
Le problème du passage sur
Terre.
La religion, la solution, fut pour tous
transmise entière ;
Ceux qui n'y firent pas attention
atterriront certes en Enfer,
Où consumés éternellement
pour s'en être sentis trop fiers,
Ils regretteront, mais trop tard,
l'usage qu'ils ont fait du temps,
Du temps où ils avaient le
temps...
Car après c'est l'éternité,
Et toute liberté d'agir est
alors bien terminée.
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