Au nom de Dieu, le Tout-Miséricordieux, le Très Miséricordieux,
Bismi Allahi, Al-Rahmâni, Al-Rahiimi,

vendredi 30 décembre 2016

Marins en pleine mer

L'amarre du navire se tire, s'étire et rompt ;
L'ange chargé de ton âme alors adroit et prompt.
L'océan nous ballote comme un modeste tronc
Car nous voulons carré ce que Dieu a fait rond.
Et en n'acceptant pas le courant tel qu'il est,
Nous usons de nos voiles sans atteindre plus vite
Le port, au contraire nos coques se délitent,
Se désagrègent, s'usent sans plus de mérite.
Pourquoi ne connaît-on ce qui là nous fait front
Et blessons la monture de nos durs éperons ?
Ceux qui patients et forts ont la bonne conduite,
Qui face à l'ennemi ne prennent pas la fuite,
Qui s'abstiennent pour Dieu de franchir Ses limites,
Qui assidus et sobres les plus pauvres invitent,
Qui sur la création nuit et jour méditent,
Qui vouent pensées et actes pour Celui qui existe,
Et pour leur bienfaisance ne demandent pas suite,
A ceux là Dieu accorde que le feu les évite,
Et leur ouvre jardins et Sa satisfaction.
Ceux qui sont loin de là ont à craindre le pire :
Des gens, malédiction, et du Seigneur l'ire.
La bateau trop usé, est balancé, chavire ;
Coule sa cargaison, sa renommée persiste.
La funèbre oraison sur ses gloires insiste.
Jusqu'au bout il tint bon, jusqu'au port il résiste.

Et gagne le repos et n'est plus jamais triste.

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